Écriture inclusive : Le langage épicène qui divise

Mélanie Vidal 11 septembre 2021 0

 

« Le masculin l’emporte sur le féminin », cette phrase vous rappelle-t-elle quelque chose ? Depuis notre plus tendre enfance, nous avons appris à manier le français dans les règles de l’art. Cependant, depuis quelques années, émerge un nouveau phénomène linguistique qui divise et provoque de nombreux débats au sein des institutions françaises : il s’agit du langage neutre ou langage épicène, couramment appelé écriture inclusive. Au cours de votre carrière de rédacteur web, il est fort à parier que vous soyez un jour confrontés aux principes de la rédaction épicène. Faisons un tour d’horizon pour comprendre le contexte et le fonctionnement de cette règle d’écriture, qui fait couler beaucoup d’encre.

feminisation metiers

Source image d'illustration : © Diglee

 

 

Écriture inclusive définition

 

L’écriture inclusive, également appelée écriture épicène ou écriture égalitaire, est un remaniement orthographique, syntaxique et typographique qui consiste à favoriser l’utilisation du féminin au sein de la langue française.

Bien que le langage inclusif se veut être positif et part d’un bon sentiment, il ne fait pas l’unanimité. En effet, ce dernier est la cible de nombreux défenseurs de la langue de Molière qui considère que l’utilisation de l’écriture inclusive « dénature », « abîme » et « déforme » la langue française.

Le sujet de l’écriture inclusive fait également bondir l’Académie française qui possède un avis très tranché sur la question. En effet, cette dernière défend le masculin générique allant jusqu’à parler de « péril mortel » de la langue française. Cependant le 28 février 2019, l’Académie française se retire du champ de bataille et adopte officiellement la féminisation des noms de métiers, de fonctions, de titres et de grades. Une belle victoire ! (Source d’information : academie-francaise.fr)

 

Pourquoi utiliser l’écriture inclusive ?

 

L’utilisation de l’écriture inclusive a pour principal objectif d’éviter toute discrimination genrée et de lutter contre les stéréotypes sexistes. En effet, l’écriture inclusive consiste à rétablir et assurer l’égalité entre les hommes et les femmes, de façon à ce que les deux sexes soient mis sur un même pied d’égalité et qu’il n’y est plus de domination du masculin sur le féminin.

Le Haut Conseil à l’Égalité entre les hommes et les femmes (HCE) défend l’utilisation de l’écriture inclusive, jusqu'à publier un ouvrage intitulé « Pour une communication publique sans stéréotype de sexe » qui vise à décrypter les stéréotypes et à adopter une communication égalitaire.

Mais contre toute attente, l’écriture dite inclusive peut également exclure. En effet, bien qu’elle soit de plus en plus utilisée, elle n’est pas toujours adaptée notamment pour les personnes présentant des troubles de l’apprentissage tel que la dyslexie, en raison de certains caractères tels que le point médian qui rend la lecture et la compréhension du texte plus complexe, ou encore les personnes mal voyantes dont les logiciels de lecture pour malvoyant ne sont pas encore adaptés à cette forme d’écriture.

Comment utiliser l’écriture inclusive ?

 

L’écriture non genrée repose sur 3 principes :

  • Éviter d’employer les mots « homme » ou « femme » et préférer utiliser des termes génériques tels que « droits humains » ou « droits de la personne » au lieu de « droits de l’homme », « le parent » au lieu de « papa » ou « maman » ;
  • Utiliser le point médian pour inclure le féminin au sein d’une phrase et contrecarrer la règle grammaticale du « masculin qui l’emporte sur le féminin ». Ainsi, il est préférable d’écrire auteur·rice·s, électeur·rice·s, sportif·ive·s, rédacteur·rice·s, ambassadeur·rice·s … ;
  • Accorder le nom des métiers, fonctions, titres ou grades : un auteur - une auteure, le maire - la maire, un maître – une maîtresse …

 

principe de l'écriture inclusive

 

Il existe différentes possibilités pour désigner à la fois le genre masculin et le genre féminin au sein d’une seule et même phrase. Vous avez ainsi la possibilité d’utiliser les parenthèses, le E majuscule, le trait oblique, le tiret, le point ou le point médian qui est l’élément le plus représentatif de l’écriture épicène.

À noter que l’écriture inclusive ne dispose pas de règles prédéfinies. Pour comprendre son fonctionnement, il existe plusieurs ouvrages et manuels où vous trouverez de nombreux exemples d’écriture inclusive, à commencer par le fameux guide pratique « Pour une communication sans stéréotype de sexe » conçu par le Haut Conseil à l’Égalité entre les hommes et les femmes (HEC), « Non, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin » d’Éliane Viennot ou encore le « Manuel d’écriture inclusive » publié par Mots-clés.

 

Écriture inclusive et SEO : Quel impact sur le référencement naturel ?

 

Lorsque l’on rédige pour le web, la question du référencement naturel se pose. Alors est-ce que l’écriture inclusive et le SEO sont compatibles ? Peut-on utiliser l’écriture inclusive en rédaction web ? Il semblerait que l’écriture non genrée ne plaise pas vraiment à notre cher ami Google.

Explications.

Tout d’abord, comment fonctionne le référencement naturel SEO ? Lorsqu’un rédacteur web rédige un article de blog dans l’objectif de générer du trafic, celui-ci va positionner au sein de l’article en question une série de mots-clés, soigneusement sélectionnés en fonction des requêtes les plus recherchées par les internautes. Et c’est précisément ce que l’algorithme de Google vérifie et analyse avant de positionner un contenu dans les moteurs de recherche (les mots-clés, la pertinence des informations, les réponses aux questions des internautes …).

Or, d’une part, les requêtes en écriture inclusive représentent une minorité, et d’autre part la présence de signes tels que des parenthèses, des tirets ou des points entravent d’autant plus la compréhension du contenu pour les moteurs de recherche. Nous pouvons donc en déduire que les moteurs de recherche ne sont pas totalement au point en ce qui concerne ce type d’écriture.

À noter toutefois qu’il est parfaitement possible de bien positionner une requête inclusive uniquement si l’internaute effectue lui aussi sa recherche en écriture inclusive. Dans tous les autres cas, la recherche en écriture inclusive étant encore minoritaire, il y a peu de chances pour que votre article génère un trafic suffisant. Et celle-ci complique d’autant plus la recherche pour l’internaute. Vous l’aurez donc compris, écriture inclusive et SEO ne font pas bon ménage !

 

Et vous, connaissez-vous et utilisez-vous l’écriture inclusive ?

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